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Erreur de casting

  • Etienne Lamy
  • Nov 1, 2015
  • 3 min read

Genève, Suisse.

Nommé en juin, Faisal bin Hassan Trad, ambassadeur de l’Arabie Saoudite à l'Office des Nations Unies à Genève, a pris, lundi 21 septembre, la tête du panel du Conseil des droits de l’homme.

C’est une nomination qui n’est pas passée inaperçu d’autant plus que le Conseil des droits de l’homme est un « groupe consultatif » chargé de sélectionner les rapporteurs en charge de thématiques tels que les camps de travail en Corée du Nord ou encore les violences faites aux femmes. Les travaux de ces rapporteurs servent ensuite de base au Conseil des droits de l’homme pour émettre des recommandations. Cette institution représente donc l’autorité morale de l’ONU. Au printemps dernier, l’Arabie saoudite, membre du Conseil des droits de l’homme depuis 2013, s’était portée candidate à la présidence du Conseil des droits de l’homme. Une polémique avait éclaté et la candidature avait été retirée.

Face à cet échec, l’Arabie saoudite a fait campagne, avec succès, pour le présidence du panel principalement auprès du groupe Asie comptant 13 membres parmi lesquels 8 appliquent encore la peine de mort. Nous pouvons citer notamment parmi ses exemples de démocratie respectant pleinement les droits de l’homme la Chine, le Bangladesh, l’Indonésie ou encore le Pakistan.

D’ailleurs, le groupe asiatique doit toujours proposer d’ici la fin de l’année un pays candidat à la présidence actuellement occupée par l’Allemand Joachim Rücker.

À Genève ou est installé le siège du Conseil, il se murmure que Riyad aurait obtenu la tête du « groupe consultatif » en guise de lot consolation.

La nomination, décidée en juin, est restée secrète jusqu’à la prise de fonction de Faisal bin Hassan Trad. Cela est du au manque de transparence d’un organe de l’ONU de plus en plus décrié. En fait, la plupart des décisions du Conseil des droits de l’homme se prennent sans qu’un vote formel n’ait lieu. Les tractations et négociations ont lieu en amont et en coulisses.


Contestations

Hillel Neuer, directeur de l'ONG UN Watch déclare : « Cette nomination de l’Onu équivaut à faire du chef des pompiers un pyromane et souligne le déficit de crédibilité d’un conseil sur les Droits de l’Homme qui compte déjà la Russie, Cuba, la Chine, le Qatar et le Venezuela parmi ses membres électeurs ».


Il ajoute : « C’est scandaleux que l’ONU choisisse un pays comme l’Arabie Saoudite pour présider ce groupe. Les pétrodollars et la politique l’emportent sur les droits de l’homme. »

Arabie Saoudite, pays des droits de l’homme


Selon un rapport d’Amnesty International, en 2014, l’Arabie saoudite avec plus de 90 exécutions, est le 3ème pays ayant le plus appliqué la peine de mort.

Aucun parti politique n'est autorisé en Arabie saoudite et il n'y a aucune élection au niveau national. Toutes les manifestions publiques sont interdites.


Le rapport mondial sur l'inégalité entre les sexes publié par le Forum économique mondial en 2012 place l'Arabie saoudite à la 131e place sur 135.

Aucune religion autre que l'islam n'a le droit d'être pratiquée. Il n'existe aucune église et les autres lieux de culte non-musulman sont interdits. Même les services religieux privés ne sont pas autorisés et il est fréquent que la police religieuse saoudienne fouille les maisons des chrétiens.


Les actes homosexuels ne sont illégaux et passibles de la peine de mort. Dernièrement, les juges du Tribunal pénal spécial et de la Cour suprême d’Arabie saoudite ont confirmé en appel la condamnation à être décapité puis crucifié de Ali Mohamed al-Nimr, un jeune chiite (minorité religieuse dans ce pays très majoritairement sunnite) ayant participé à des manifestations en 2012 alors qu’il avait 17 ans comme vous.

 
 
 

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